Fraternité Catholique EurAfricaine

Fraternité Catholique EurAfricaine

Bulletin Noël 2017

Chers Amis

 

Dieu a tant aimé les hommes qu’Il nous a donnés son fils par la Vierge Marie. Et le premier cadeau que Jésus donna, ce fut la joie et la paix. Lorsque Marie rendit visite à cousine Elisabeth enceinte, l’enfant qu’elle portait « bondit d’allégresse » selon St Luc (Luc1,44) et lorsque les bergers virent l’Enfant-Jésus, ils « s’en retournèrent tout joyeux ». Saint Jean, dans son évangile, insiste sur le fait que Dieu est Amour, d’un amour plus grand que l’univers qu’Il a créé, ordonné vers l’Homme et non pas le fruit d’un chaos désordonné comme aiment à le marteler les scientifiques athées. Le premier fruit de l’amour est la joie et la sérénité du cœur.
Et comme si cela ne suffisait pas que son fils devienne semblable à nous, Jésus a accepté de mourir sur la croix - et de quelle mort infâmante, lui, le Pur - , pour nous racheter nos fautes, « car il n’y a pas de plus grand amour que donner sa vie pour ceux que l’on aime » (Jn 15,13). Jésus a donné sa vie par amour pour chacun d’entre nous, pour vous, pour moi, , pour le bien portant comme pour le malade, pour le pauvre comme pour le riche… en nous demandant de nous aimer les uns les autres y compris ceux qui nous causent du tort, à l’image de cet amour supérieur qui n’exclue personne : « Aimez comme je vous ai aimé ». Un amour se partage, il ne reste pas égoïste, c’est pourquoi nous devons être missionnaires comme nous le demandait encore il y a peu de temps le Pape François.
Aussi pour la nouvelle année, encore tout illuminé de la joie de la nativité, je vous souhaite à tous la joie et la sérénité dans l’amour de l’Enfant-Jésus en vous tournant vers vos frères sans oublier ceux qui ont besoin et soif d’entendre parler de Dieu, en particulier en Afrique.


Jean-Maurice Clercq, président


QUELQUES NOUVELLES D’AFRIQUE

 

Si le niveau de vie de l’Afrique noire augmente tout doucement, tout en restant à la traîne sur un plan mondial, on constate que l’islamisation progresse toujours plus, même si les mouvements islamiques radicaux violents semblent marquer le pas. La situation n’est
certes pas facile pour la population, et beaucoup de jeunes profitent de l’instabilité politique pour essayer d’entrer clandestinement en Europe via des réseaux maffieux organisés et soutenus en sous-main par les pays musulmans, et de certaines ONG, dont le but est d’islamiser une Europe naïve et endormie sur son utopique laïcité, mère stérile de toutes intégrations… La nature ayant horreur du vide, la situation actuelle est plus le résultat d’une déchristianisation que d’une politique libérale anesthésiée sur le sujet de l’immigration. L’Europe est devenue un fruit plus que mûr, blette, avec des tolérances morales qui acceptent maintenant ce qui était intolérable et contre nature il y a encore peu. Aussi est-elle prête à tomber et suscite-t-elle toutes les convoitises, en particulier islamiques.
L’Afrique noire continue toujours à être rongée par ses vieux démons : la corruption, le « copinage » tribal, les détournements des aides en tout genre, la violence, le tout sous un vernis de pseudo démocratie qui est plus que bafouée mais qui leurre encore les dirigeants occidentaux qui, bien sûr, ne cherche pas à approfondir, car cela arrange tout le monde et surtout bien des intérêts plus financiers que politiques, en particulier des multinationales. Les guerres civiles font de nouveau des ravages, avec en plus des intrusions de groupes armés financés en sous-main par des pays voisins ou des intérêts extérieurs, sans parler des groupes islamiques. L’instabilité arrange beaucoup trop de monde. Le clergé catholique, en particulier, point d’ancrage moral et de stabilité politique devient de plus en plus la cible du terrorisme de tout genre pour essayer de lui faire peur, de le neutraliser. Beaucoup de violence à son encontre ont été à déplorer en 2017 comme on va le voir.


Cameroun
Bien que les autorités laissent entendre que Mgr Balla, évêque de Bafia s’était suicidé, il est difficile d’admettre cette hypothèse alors que 7 médecins légistes chargés de son autopsie ont relevé de nombreuses traces de tortures, un bras et une jambe cassés et des mutilations. Son corps avait retrouvé le 2 juin dernier dans l’eau auprès de sa voiture sous un pont. Posé bien en évidence sur une banquette, un morceau de papier contenait le message disant : « Je suis dans l’eau ». Monseigneur Balla était donc parti se baigner et se serait noyé. Pourtant, les poumons ne contenaient « aucune goutte d’eau » et de plus il savait parfaitement nager. Quelques jours auparavant, il avait célébré les obsèques de l’un de ses plus proches collaborateurs, recteur d’un petit séminaire retrouvé mort dans sa chambre sans que les raisons de son décès puissent être élucidées… Né en 1959, Mgr Balla était un homme au caractère bien trempé. Après avoir été aumônier dans des écoles, puis nommé supérieur du petit séminaire de Yaoundé et aumônier de la Congrégation des filles de Marie avant de finir professeur au grand séminaire de Nkolbisson, il avait reçu de St Jean Paul II la charge épiscopale en 2003. Dans la nuit du 30 au 31 mai, trois jours avant la découverte de son cadavre, un mystérieux coup de téléphone nocturne l’avait contraint à partir au volant de sa voiture dans la nuit… alors qu’il avait horreur de conduire dans le noir, assurent ses collaborateurs de l’évêché. Sa voiture n’a été retrouvée que 3 jours plus tard sous un pont… Trois mois plus tard, en dépit de la plainte déposée au mois
de juillet pour assassinat par la Conférence épiscopale du Cameroun qui se portait partie civile, le procureur de la République, s’appuyant sur une contre-autopsie faite par 2 médecins, affirmait qu’il serait « mort par noyade sans trace de violence » . Peu après, la tombe de Mgr Ballat avait été profanée, Cette mort atroce s’ajoute à une liste déjà longue d’évêque, de prêtres et de religieux assassinés depuis trente ans et dont les auteurs n’ont bien sûrs jamais été retrouvés. Le plus marquant fut celui de Mgr E. Mveng, en 1995, retrouvé étranglé dans son lit. Premier jésuite camerounais ; historien, théologien et artiste, il était un des plus grands intellectuels de son pays, d’une indépendance d’esprit et de jugements sans concession. Ajoutons celui de l’évêque émérite, Mgr Y Plumey, en 1992. On peut signaler, en 1988, le cas du prêtre J. Mbassi, directeur du célèbre quotidien catholique »L’effort camerounais », connu pour ses enquêtes sur les trafiquants d’armes, lui aussi mutilé et assassiné. On peut ajouter plus récemment les deux religieuses françaises G-M Husband et M-L Bordy et aussi du père A Fontegh…, tous martyrs.


Nigeria
6 août 2017, 12 morts et une vingtaine de blessés dans une fusillade en pleine messe dominicale, à 6 h du matin, dans l’église d’Ozubulu au sud-est du Nigeria. Un ou plusieurs hommes se sont introduits dans l’église et ont tiré à l’aveugle à l’arme automatique avant de s’enfuir. Il ne s’agit pas exactement d’un acte anti-chrétien mais probablement d’une vengeance entre trafiquant de drogue. En effet, un important trafiquant de drogue repenti ayant fait fortune en Afrique du sud et revenu dans son pays d’origine où il avait investi une part importante de sa fortune dans des constructions d’intérêt publique, et aurait aussi participé au financement de cette église. Il était accusé par d’anciens complices de leur avoir dérobé autrefois une partie des gains et ils avaient décidé de se venger. Cet ancien trafiquant se comportait en bienfaiteur de la population locale et ses ennemis pensaient le trouver à la messe, mais, ce dernier ayant été averti n’était pas venu. Rendu furieux de cette absence, le ou les tueurs se seraient vengés en tirant à l’aveugle sur tous les fidèles avant de se retirer. Les assassins n’ont pas été retrouvés… et les autorités écartent la thèse d’une opération djihadiste qui, jusqu’à présent, épargnait le sud du pays, contrairement au nord ou les églises sont régulièrement ciblées ainsi que certaines mosquées qui n’ont pas la faveur des djihadistes. Faisons remarquer que le Nigeria, par sa situation géographique, est devenu une plaque tournante de la drogue qui finance le terrorisme qui lui-même est impliqué dans le trafic d’armes et la criminalité dont les djihadistes ne sont pas exclus… Le Nigéria est le pays où l’on a tué le plus de missionnaire en 2017 : 5 sur les dix qui ont été tué en Afrique. A tel point que la Conférence épiscopale nigériane a interdit tout paiement de rançon pour les prêtres enlevés.


République démocratique du Congo (RDC)
Cet état n’a de démocratique que le nom. Le président actuel Kabila dont le mandat est expiré depuis le 20 décembre 2016 n’a toujours pas organisé d’élection présidentielle pour sa succession. Pourtant, sous l’égide de l’Eglise catholique, son gouvernement avait
promis la tenue d’une élection présidentielle avant le 31 décembre 2017. Le pays est en proie à plusieurs rebellions non dénuées d’intérêts partisans, au Kasaï en particulier : 9 personnalités du régime congolais de Kabila relèvent actuellement de sanctions de la Communauté européenne pour des violences et des crimes perpétrés dans cette province. L’Eglise congolaise essaie d’enrayer cette dérive totalitaire qui risque de déboucher sur d’autres guerres civiles. Elle a négocié pendant 3 mois la transition politique par une passation pacifique du pouvoir politique entre le président Kabila et son successeur pour décembre 2017. Mais les évêques de la Conférence épiscopale ont fini par claquer la porte des négociations en avril dernier en raison du « manque d’intérêt supérieur de la nation » de leurs interlocuteurs. La fin de l’année était donc fortement sous tension car Kabila refusait de partir. Toutes les cloches de la capitale sonnaient 15 mn tous les soirs pour « l’encourager » à tenir sa promesse. Les chrétiens ont aussi manifesté pacifiquement dans différentes villes du pays s’attirant de violentes répressions policières. Rappelons que l’été dernier, deux prêtres, dont on est toujours sans nouvelles, ont été enlevé dans leur paroisse.


Mali
Le pays est en proie à une augmentation importante des actes de vandalisme envers les églises et les chapelles accompagnés d’une vague d’intimidation envers les chrétiens. Des groupes armées « présumés djihadistes » par les autorités, mais plus certainement des milices islamiques, forcent des églises dans le centre du pays, sous les yeux des fidèles pour les vandaliser et brûler sur le parvis les crucifix, statues de la Vierge, nappes d’autels etc., en menaçant les fidèles de revenir les tuer si ils les voyaient encore prier dans l’église. Malgré les interventions militaires, le pays est bien loin d’être sécurisé.


Persécution des chrétiens
Au moins 3.100 chrétiens dans le monde ont été massacrés en 2017 (contre 1.207 en 2016). Un chrétien sur 12 subit des persécutions dans le monde (soit 215 millions) dont le degré de gravité est évalué de « fort à extrême ». En Afrique, ils seraient 81 millions de chrétiens, soit 36 %. Le pays d’Afrique le plus touché est le Nigéria particulièrement dans la partie centrale du Nigéria où certains rapports parlent « d’épuration ethnique sur la base d’appartenance religieuse ». (Source : Portes Ouvertes, ONG protestante). Les communautés chrétiennes sont victimes de répressions, de violences, de persécutions, d’enlèvements de femme et d’enfants (qui sont transformés en enfants-soldats ou kamikazes), d’émeutes dites spontanées et populaires, saccageant des quartiers chrétiens et des églises, à la suite de fausses rumeurs de blasphème,
Une belle note d’espoir cependant…
Il existe une note d’espoir certaine donnée par Notre-Dame qui a encouragés les chrétiens du Nigéria, le 13 octobre dernier, lors du Congrès National Marial à Benin-City le jour de la fête nationale de ND de Fatima. Alors que les évêques procédaient devant 70.000 personnes à une cérémonie de renouvellement de la consécration du pays à N-D, un
phénomène solaire miraculeux eut lieu, visibles par la foule. Le diamètre du soleil s’était agrandi, se mettait à clignoter et à émettre des pulsations. La conférence des évêques catholiques du Nigéria a évoqué deux jours plus tard sur sa page Facebook le phénomène en commentant ainsi : « Ce qui s’est passé il y a 100 ans à Fatima s’est reproduit à Benin-City le 13 octobre 2017. Quel grand miracle de notre Mère Marie, Notre Dame de Fatima ». (Voir les vidéos sur You Tube (mettre : Benin City, 13/410/2017).


QUELQUES NOUVELLES DE LA FRATERNITE

 

Devant ce contexte de plus en plus difficile, nous restons attentifs aux pays qui bénéficient de notre aide. Nous avons arrêté nos interventions il y a quelques années au Mali. Au Cameroun, nous aidons dans le sud, une zone calme. Le Sénégal reste toujours un pays qui ne nous pose pas de problème. Pour la RDC, notre action est terminée à Dungu, mais nous restons attentifs à l’évolution du pays. Cette année 2017 nous a permis de rencontrer le cardinal Sarah, lors de son séjour en France. Cela nous a rappelé les contacts que nous avions eus avec lui, alors qu’il était promu fraichement évêque de Conakry, sur les conseils de Mgr Tchidimbo avec lequel nous étions en rapport dans les débuts de la Fraternité.
Dernièrement, le président de la Fraternité a eu l’occasion d’assister à la messe de minuit de Noël dans une petite ville de Beauce, concélébrée par deux prêtres africains de RDC... L’un terminait une thèse de théologie avant de reprendre du service dans son pays et l’autre, après avoir été curé 5 ans à la cathédrale de Bukavu (Est-RDC) prépare une thèse de philosophie politique. Tous deux sont appelés à de hautes fonctions à leur retour. Mais l’intérêt de cette anecdote est que tous deux ont été élèves, au séminaire de Mugieri, et que l’un des fondateurs de la Fraternité leur avait enseigné le latin et qu’ils avaient bénéficié pout leurs études des livres, de latin, en particulier, que la Fraternité avait fourni.


Cameroun
En 2017, nous avons achevé d’équiper l’église paroissiale ainsi que l’école paroissiale. C’était une entreprise qui s’est étendue sur 8 années est maintenant achevée Un petit surplus financier a même été dégagé qui a servi pour aider les chrétiens de la paroisse dans de graves difficultés matérielles, en particulier des femmes abandonnées avec leurs enfants et sans ressources la suite de leur conversion à la foi chrétienne. Nous remercions l’abbé Amédée Njieche, de la paroisse de Bafang, d’avoir mené à bien ces travaux et aussi aux paroissiens qui n’ont pas hésité à prêter leurs bras pour aider les maçons et les charpentiers. Des cérémonies de prières sont organisées à l’intention des bienfaiteurs, sans oublier les messes.

 

Sénégal
Le Père Albert Séné avait de très lourdes charges comme curé à Dakar et responsable d’un enseignement de la Doctrine Sociale de l’Eglise à l’Université, puis directeur d’une
maison de retraite de vieux prêtres vient d’être envoyé de nouveau en formation à Strasbourg. Ceci est le signe que de nouvelles responsabilités vont l’attendre à son retour.


Nos projets
Bien sûr, nous n’abandonnerons pas notre aide à la paroisse de Bafang du Camerun, pour continuer d’aider le Père Amédée dans son apostolat.
Pour le Père Albert, de Dakar, nous restons toujours en contact avec lui et nous continuerons notre aide si nécessaire, en fonction de ce que l’avenir lui réservera.


En 2017, nous avons commencé une nouvelle opération au Bénin :
Un de nos amis de la Fraternité, prêtre de son état, et ayant enseigné au séminaire de Dassa-Zoumé avait décidé, avec l’accord de l’évêque du lieu, de construire une bibliothèque diocésaine dans cette ville qui abrite le sanctuaire marial national. Son but est de mettre à disposition des séminaristes et des prêtres, des ouvrages de théologies, de philosophie chrétienne, de spiritualité, etc. destinés à compléter leurs formations. Les travaux de la construction sont bien avancés et les ouvrages sont maintenant collectés et stockés en garde meuble, car le volume est important, dans l’attente de partir dans les mois prochains à destination. Nous avons décidé de participer à cette opération car elle contribue à constituer un lieu de rayonnement culturel catholique au centre du Benin.

 

      Etat d’avancement des travaux de la bibliothèque


Cette lettre de liaison de la Fraternité arrive avec beaucoup de retard comme vous le constatez. En effet, un gros « pépin » informatique nous a fait perdre presque toutes les données de notre ordinateur et aussi nos sauvegardes. Mais nous avons pu récupérer une partie du fichier et avons été dans l’obligation de reconstituer le reste. Nous rappelons que nous faisons très attention pour limiter le budget « dépense de fonctionnement », évitant les courriers inutiles et les impressions sur papier glacé.



31/10/2019
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres