Fraternité Catholique EurAfricaine

Fraternité Catholique EurAfricaine

Bulletin Noël 2018 – Janvier 2019

Chers Amis Bienfaiteurs,

 

Le retard de cette circulaire est dû à un changement important dans notre fraternité.


Monsieur Jean-Maurice Clercq, qui l’a fondée il y a trente ans, et l’a fait vivre avec un zèle inlassable, a souhaité être relevé de sa charge : souhait bien compréhensible étant donnés son âge et sa santé. Je tiens à le remercier en votre nom à tous, donateurs et bénéficiaires de son action, pour son dévouement, sa compréhension, bref toutes les qualités qu’il a manifestées et qui ont permis à notre fraternité de vivre et d’être utile.

 

C’est à cause de cette utilité que j’ai accepté de prendre la relève. On nous dit souvent : à quoi bon une association de plus ? N’y a-t-il pas suffisamment de grandes structures qui fonctionnent parfaitement ?

 

Mais justement notre petite taille nous permet d’avoir de très faibles frais de fonctionnement, en sorte que les dons que vous faites sont reversés sans que nous prélevions une part trop importante pour notre secrétariat (environ 5%). Et c’est un fait : sans la Fraternité Catholique EurAfricaine, certains dons n’auraient pas été faits et certaines aides n’auraient pas été apportées à l’Eglise en Afrique.

 

Oui, nous devons continuer, tant que nous le pouvons. Grâce à vous, ce sera possible.
Bonne et sainte année à tous !

 

Abbé Bernard Pellabeuf


Notre nouveau président
- est né en 1950,
- a fait des études secondaires puis supérieures à l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun et au Prytanée Militaire de La Flèche,
- a étudié la philosophie et la théologie à l’université du canton catholique de Fribourg en Suisse,
- a été ordonné prêtre en 1978 à Besançon et a été rattaché au diocèse de Belfort-Montbéliard à la création de celui-ci en 1979,
- a été six ans missionnaire « fidei donum » au Zaïre (aujourd’hui République Démocratique du Congo) comme professeur de français et de latin au petit séminaire de l’archidiocèse de Bukavu,
- a été quinze ans aumônier militaire, surtout dans la marine, ce qui lui a permis de faire connaissance avec bon nombre de pays africains et de passer deux ans à Dakar (Sénégal),
- a été de nouveau « fidei donum », au Bénin cette fois-ci et pour trois ans, et toujours comme professeur de latin, au petit séminaire du diocèse de Natitingou,
- et exerce aujourd’hui son ministère comme aumônier de religieuses à Angers.


Pourquoi faut-il aider l’Eglise en Afrique ?

 

C’est vrai qu’il y a dans certaines capitales africaines, surtout celles qui sont sur la côte, des paroisses riches. Souvent les missionnaires, quand les villes commençaient à peine à se développer, ont acquis des terrains vastes, qui permettent aujourd’hui de construire des immeubles de rapport. Et ce sont ces paroisses-là qui doivent aujourd’hui porter le souci d’aider les paroisses pauvres du continent.

 

Mais cela ne suffira pas. Il y a, surtout dans les régions récemment évangélisées, des paroisses vraiment pauvres. Certains prêtres s’appauvrissent en faisant leur ministère : souvent la quête dans les chapelles excentrées ne leur rembourse pas même leurs frais d’essence. Et puis, beaucoup de familles catholiques sont pauvres, et ne peuvent payer les études de leurs enfants, et on risque ainsi de perdre des vocations faute de moyens pour l’instruction.

 

En plus, l’Afrique est comme un réservoir pour l’Eglise. Aux temps mérovingiens, l’Eglise en Europe Occidentale était très affaiblie à cause des invasions barbares. Alors sont venus d’Irlande des missionnaires qui ont beaucoup contribué à son relèvement : Saint Gall, Saint Colomban, et tant d’autres, en fondant des abbayes, ont permis à la foi de rayonner à nouveau. Nous sommes dans une situation semblable. L’Eglise en France et dans d’autres pays occidentaux est en situation d’extrême faiblesse (voyez les statistiques des ordinations ou de la pratique des sacrements !) et de nombreux prêtres africains lui apportent une aide non négligeable. Surtout on voit des personnalités comme le Cardinal Sarah qui manifestent bien ce que l’Afrique peut faire pour l’Eglise universelle. Et pour nous par contre-coup.


Des nouvelles de la bibliothèque diocésaine de Dassa-Zoumé (Bénin)

 

La bibliothèque est terminée, en voici deux photos. Le diocèse a rajouté un étage au rez-de chaussée financé par un de nos amis. Cet étage abritera un centre internet où les gens pourront venir se connecter : cela aidera notamment les étudiants, car rares sont les foyers africains qui ont internet à domicile.

 

Les livres devraient partir en février. Il nous faut trouver un transporteur sûr et pas trop cher. Le temps nous a manqué pour faire ces recherches. Ce transport sera financé grâce aux dons dédiés de certains bienfaiteurs. Qu’ils soient remerciés !
Si vous voulez participer à cet envoi, indiquez en envoyant votre don : « pour Dassa-Zoumé ».


Saints et martyrs de l’Ethiopie

A la suite des chrétiens d’Egypte, ceux d’Ethiopie s’étaient séparés du reste de l’Eglise pour une querelle de mots. L’Eglise avait défini qu’en Jésus il n’y avait qu’une seule personne ; ensuite il avait fallu préciser qu’en lui il y avait deux natures, la nature divine et la nature humaine. Les coptes (c’est devenu le nom des chrétiens d’Egypte, par déformation du nom grec qui signifie égyptien) crurent que dire deux natures revenait à dire deux personnes et firent un schisme. Par la suite l’invasion musulmane acheva de les isoler du reste du monde chrétien. Toutefois quand les Portugais arrivèrent sur les côtes de l’Afrique Orientale, ils vinrent au secours des Ethiopiens attaqués par les musulmans venus du Soudan : quatre cents mousquetaires envoyés par le roi du Portugal permirent à l’Ethiopie de rester indépendante et chrétienne.
A partir de ce moment des missionnaires catholiques vinrent en Ethiopie pour tenter de ramener ses habitants à la pleine communion avec l’Eglise catholique. Ce ne fut pas sans difficultés !

 

Les bienheureux Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes

 

C’étaient deux Frères Capucins. Le premier, Agathange Nourry, né en 1598, fut missionnaire en Syrie puis en Egypte avant d’être envoyé en Ethiopie. C’est là que l’accompagna Cassien, fils de Jean-Lopez-Neto, marchand portugais, et né en 1607. Arrêtés pour avoir prêché la religion catholique aux coptes, ils furent conduits à Gondar où résidait le Négus Basilide et où ils furent condamnés à mort et exécutés le 7 août 1638. Ils ont été béatifiés en 1904 par le Pape Saint Pie X.

 

Saint Justin de Jacobis (1800-1860)

 

Né en 1800 dans un petit village du Sud de l’Italie, Justin est le septième des quatorze enfants de la famille très chrétienne de Jean-Baptiste et Joséphine Muccia. En 1824 il est ordonné prêtre chez les Lazaristes, la congrégation fondée en France par saint Vincent de Paul. En 1839, suite à sa rencontre avec un missionnaire revenu d’Ethiopie, le Père Georges Sapeto, et ses supérieurs ayant donné leur accord, Justin est nommé préfet de l’Abyssinie.


Sa douceur et son humilité lui permettent de toucher les cœurs, et Ubié, le prince de la région où il s’est installé, l’admire beaucoup. Il lui demande même de conduire une délégation vers le patriarche copte orthodoxe d’Alexandrie pour lui demander un évêque. En effet Il y avait alors un seul évêque orthodoxe pour toute l’Ethiopie, et il était nommé par le patriarche copte orthodoxe d’Alexandrie. Comme en 1840 le poste était vacant depuis onze ans, une délégation fut envoyée en Egypte auprès du patriarche. Saint Justin, invité à s’y joindre, hésita, mais accepta après avoir obtenu que la délégation passe aussi par Rome après avoir rencontré le patriarche.

 

Malheureusement le nouvel évêque ainsi nommé, qui avait été formé par des protestants, va devenir jaloux de Justin et va le faire expulser par le Négus Théodore qui a renversé son prédécesseur Jean III (celui-ci, avant de mourir, deviendra catholique). Conduit jusqu’à la côte, il est alors confié à des gardes musulmans pour lesquels l’évêque orthodoxe avait rédigé des instructions en arabe : le prisonnier devait mourir – ce que voyant, les soldats musulmans le relâchèrent !

 

Ordonné évêque, Justin sera réadmis et réexpulsé plusieurs fois. Au cours d’un séjour en résidence surveillée à Moncullo près de Massawa, il fait construire une église pour les catholiques de passage dans ce port. Il mourra en 1860, après qu’un de ses disciples ait été martyrisé. Il s’agit du Bienheureux Ghébré-Michaël, dont nous pourrons peut-être parler une autre fois.


Anecdote missionnaire (d’un autre millénaire !) :

 

Les chaussures des séminaristes.

 

Il y eut un jour une grande dispute entre anciens et modernes, au sein de la petite communauté des missionnaires Pères Blancs de la région des grands lacs : fallait-il ou non autoriser les grands séminaristes à porter des chaussures ?
Les anciens avaient de bons arguments contre. On ne voulait pas que le sacerdoce devienne un moyen d’ascension sociale. Les premiers prêtres congolais portaient soutane, c’était impératif. Mais ils allaient pieds nus, ils ne devaient pas se distinguer de la population par des signes extérieurs de richesse. Et les anciens avaient le pouvoir, et les séminaristes allaient pieds nus.
En vain les modernes faisaient valoir que la population évoluait, que de plus en plus de Noirs portaient des souliers, qu’il devenait malsain à la longue de perpétuer cette forme de discrimination entre le clergé indigène et le clergé missionnaire… Rien n’y fit, pendant longtemps.
Or un séminariste se blessa au pied. C’était suffisamment grave pour qu’on craigne une infection. On l’autorisa donc à porter une chaussure. Oui, une. On ne transige pas avec les principes !
Longtemps après, un prêtre qui avait connu cela en riait encore et disait : « Nous les Noirs orgueilleux voulions cacher nos pieds laids, tandis que par humilité les missionnaires blancs cachaient leurs jolis pieds ! »


Avis aux lecteurs

 

D’habitude vous trouviez dans chaque bulletin des nouvelles de l’Afrique.
Nous tâcherons de reprendre cette tradition l’an prochain.
Mais nous essayerons aussi de présenter des saints africains, missionnaires ou indigènes, comme cette année avec les martyrs missionnaires en Ethiopie, trop peu connus !


De nouveaux projets…

 

… pour notre fraternité :
                                         Une présence sur internet
Certains ont peur d’internet, et c’est vrai qu’on y trouve beaucoup de mauvaises choses. Cependant, on trouve beaucoup de mauvaises choses dans la presse, et ce n’est pas une raison pour ne pas éditer de bonnes publications. Même le Vatican a un site sur internet !
Il faut se rendre compte que pour les jeunes, ne pas exister sur internet signifie ne pas exister du tout. L’avantage pour une association d’être sur internet, c’est que n’importe qui peut trouver son site, se renseigner, et dans le cas d’une œuvre comme la nôtre, faire un don.
C’est pourquoi nous allons prochainement ouvrir un blog. Au début, après une présentation de la fraternité, nous mettrons les bulletins de liaison des dernières années. A terme, on pourrait peut-être même avoir une possibilité de faire des dons « en ligne ».
Nous pourrons ensuite -chacun d’entre vous pourra – faire connaître notre blog. Les chevaliers de Notre-Dame vont nous y aider. Cela devrait nous permettre d’augmenter le nombre de nos bienfaiteurs, et donc le volume de l’aide que nous apportons à l’Eglise en Afrique.

Si vous voulez être mis au courant de la mise en place de notre blog, envoyez-nous votre adresse internet en même temps que votre don. Merci !

 

… pour l’Eglise en Afrique :
                                               Saint Thomas en Afrique

 

L’Eglise catholique demande que les séminaristes soient formés « à l’école de Saint Thomas » (Sancto Thoma magistro, dit le droit canon). Il s’agit de Saint Thomas d’Aquin, un religieux dominicain devenu docteur de l’Eglise et ayant enseigné au XIIIème siècle. Il se situe à la jonction des deux méthodes de théologie qui se sont succédées au cours de l’histoire. Il y a eu d’abord la méthode des Pères de l’Eglise (le dernier d’entre eux est Saint Isidore de Séville, aux alentours de l’an 600, mais on dit que Saint Bernard, au XIIème siècle, pratiquait encore la théologie comme les Pères). Puis est venue la scholastique et son esprit de système.

 

Saint Thomas connaissait parfaitement la théologie des Pères – il avait sans doute une mémoire extraordinaire, et avait entendu la lecture des œuvres des Pères à l’abbaye du Mont Cassin où il était entré à l’âge de cinq ans. Mais il avait aussi étudié à Naples où l’on connaissait la philosophie arabe et celle d’Aristote (un grec du IVème siècle avant Jésus-Christ). Et il avait sans doute bien perçu le changement de mentalité qui commençait en Occident avec l’adoption des chiffres arabes à la place des chiffres romains.

 

Bref, si son étude est nécessaire aujourd’hui, c’est parce que sa doctrine est toute traditionnelle et parce qu’il a su l’exposer dans une façon de penser qui est devenue celle de l’Occident moderne.

Mais Saint Thomas d’Aquin écrivait en latin et la traduction de son œuvre très volumineuse prend du temps. Et ses livres coûtent très cher. C’est pourquoi nous est venue l’idée d’envoyer les livres de Saint Thomas aux séminaires les plus pauvres d’Afrique francophone.
Si notre action prend de l’ampleur, nous pourrons peut-être avoir des prix préférentiels pour ces livres ; et quoi qu’il en soit, ce sera aussi, en plus, une aide à la traduction et à l’édition des ouvrages de Saint Thomas.

 

Pour cela nous contacterons la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, à Rome, afin d’aider vraiment les séminaires qui en ont le plus besoin.

Si vous voulez que votre don aille spécifiquement à cette action, signalez-le en envoyant votre chèque (mentionnez « Action Saint Thomas »). Merci !


POUR SOUTENIR
                              NOTRE AIDE
                                                    A L’EGLISE CATHOLIQUE
                                                                                               EN AFRIQUE

 

Vous pouvez nous envoyer votre don par chèque
à l’adresse suivante :

Fraternité Catholique Eurafricaine
4 rue du Bulloz
Centre Ubidoca 16394
74940 ANNECY

 

N’oubliez pas d’indiquer votre adresse, si elle est différente de celle figurant sur le chèque, afin que nous puissions vous envoyer votre reçu fiscal, ni d’indiquer votre adresse mail si vous souhaitez être tenu au courant de l’ouverture de notre futur blog ; précisez aussi si vous souhaitez une affectation particulière à votre don (séminariste, prêtre, chrétiens en difficulté à cause de leur foi).


La Fraternité Catholique Eurafricaine : Quelques rappels.

 

Sa raison d’être
L’Eglise catholique en Africaine rencontre, selon les pays, d’énormes difficultés dans son apostolat, dues tantôt au manque de prêtres, tantôt à la pauvreté ou à l’instabilité politique, tantôt à la montée de l’islamisme.

Sa mission
Rapprocher par la prière les chrétientés d’Europe et d’Afrique du fait de leurs liens historiques et aider matériellement les catholiques africains.

Son statut
Association à but non lucratif en faveur des catholiques africains, œuvre caritative de la Militia Sanctae Mariae (dite Ordre des chevaliers de Notre Dame, association de fidèles érigée en la cathédrale Notre-Dame de Chartres).

Son mode d’action
En étroite relation avec le clergé catholique africain, l’aide est adressée directement aux bénéficiaires (prêtres, catéchistes, familles catholiques…).



30/10/2019
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