Fraternité Catholique EurAfricaine

Fraternité Catholique EurAfricaine

LETTRE DE LIAISON – ANNEE 2016

Chers amis bienfaiteurs,

 

Aux élèves de première année de catéchèse du niveau de CE1 d’une école publique auquel le catéchiste demandait s’ils savaient ce qu’était la fête de Noël, un seul a répondu que c’était la naissance de Jésus ! Je vous laisse imaginer l’énorme travail du catéchiste pour leur inculquer des rudiments de la foi chrétienne et l’état de déchristianisation de notre société qui a paganisé à outrance cette fête. Ces enfants sont l’image de leurs parents dont Jésus ne fait plus partie de leur vie. En quelques années, la chute est devenue sévère. Les églises se vident de plus en plus, on n’y voit plus de jeunesse mais sutout des têtes grisonnantes. Voilà où nous en sommes après une décennie de téléphone portables, de Mp3 et compagnies. Il ne reste plus de place pour la foi, il y a tellement de choses plus intéressantes pour se faire plaisir. Dans un monde d’abondance matérielle de plus en plus démesurée, nos contemporains en ont oublié les sens profond de Noël. 

 

Il y a deux ans, lors d’un déplacement en Eure & Loire, j’assistais à une belle messe célébrée par un prêtre africain originaire de l’ex Congo Belge, responsable temporairement de la paroisse de cette petite ville, le temps de passer un doctorat de théologie. Je fis connaissance avec lui et j’eus alors une très grande surprise car ce prêtre était originaire du Sud Est Congo démocratique, de la région des grands lacs. Il avait effectué son séminaire en étudiant dans des livres que la Fraternité leur avait fourni quelques années au paravent. Et le voilà devenu prêtre depuis dix ans et placé en cette ville par les soins de l’évêque de Chartres. Juste retour des choses ? Pourquoi pas ? J’y vois surtout une matérialisation de notre soutien au clergé d’Afrique et aussi un encouragement pour les bénévoles qui s’en occupent ainsi que pour les bienfaiteurs.

 

Vous n’êtes pas sans remarquer que l’approche des élections amène bien des candidats à proposer pour la société encore plus de justice au sens laïc du terme. Mais la véritable justice est celle qui vient de Dieu et le chrétien avec l’aide des sacrements se doit de s’efforcer de vivre en homme juste. Le pape Benoît XVI soulignait que venir en aide à ceux qui sont dans le besoin est une obligation de justice avant d’être un acte de charité et que « la charité dépasse la justice…. mais elle n’existe jamais sans la justice ». N’oublions pas que nous ne sommes pas les propriétaires absolus de nos biens (je fais ce que je veux), mais les administrateurs selon le plan de Dieu. L’aumône ouvre notre cœur à la « conversion » intérieure. Elle est un acte fraternel, un geste qui change le regard que nous portons sur notre frère et qui nous fait sentir la charité de lui accorder l’attention qu’il mérite car il est, lui aussi, créé à l’image de Dieu.

 

Le président, Jean-Maurice Clercq

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QUELQUES NOUVELLES D’AFRIQUE

 

L’attentat du 11 décembre dans l’église St Pierre et St Paul du Caire, en Egypte, visant femmes et enfants avec ses 21 victimes, nous rappelle que la persécution contre les chrétiens se trouve loin de cesser. Dans son rapport annuel, l’Aide à l’Eglise en détresse dresse un bilan des persécutions religieuses en particulier chrétiennes dans le monde entier. Ce que l’on peut dire est que la persécution contre la religion chrétienne à travers le monde se trouve loin d’être en régression. D’une manière générale, l’Afrique présente une légère accalmie. Cette persécution, actualité oblige, est le fait principal d’un islam radical qui  ne s’attaque pas seulement aux chrétiens, mais aussi aux religions animistes. Ce rigorisme devenu un « hyper extrémisme islamique » se caractérise par l’éradication systématique de tout ce qui n’est pas musulmans mais aussi des dissidents musulmans et de ceux qui sont soupçonnés de « mal croire » ou de « mal pratiquer », selon Marc Fromager, le directeur de l’AED.
Cela rejoint nos observations sur la progression d’un islam intolérant qui nous a conduit à éviter les aides dans des zones de conflit, du moins pour les actions de fond. Nous avons ainsi arrêté nos aides au nord Niger et au nord Cameroun pour se recentrer particulièrement sur le sud Cameroun et le Sénégal.


Régulièrement on a à déplorer des assassinats de prêtres, comme encore en RDC le 22 octobre dernier dans le Haut Katanga, ou plus souvent maintenant à des actes de banditisme contre des paroisses et des communautés religieuses. Pourtant, la société civile comme les acteurs politiques reconnaissent l’importante contribution des institutions éducatives, sociales et sanitaires de l’Eglise à la vie des nations africaines. Il est vrai que l’Eglise dénonce aussi la corruption qui existe à tous les niveaux. Cette corruption s’effectue toujours à grande échelle par le soudoiement des responsables à tous échelons. Elle est l’œuvre d’individus pour les petites choses et de groupes industriels pour les grandes (comme les sociétés minières ou forestières pour exploiter sans vergogne et à moindre coût les richesses de pays africains). Les livraisons de cargaisons gratuites des ONG font souvent l’objet de ponction, de détournement ou de vol avec revente comme on peut le constater pour les médicaments aussi bien que pour des fournitures scolaires… cela commençant déjà peu après la pose de l’avion sur le tarmac. L’Eglise dénonce aussi des détournements d’objectifs de certaines organisations, qui sous couvert d’être une OMG, récolte des fonds pour des milices insurrectionnelles armées, ou organise des filières d’émigrations clandestines vers l’Europe… l’Eglise dérange…

 

Enfin, terminons sur une note optimiste, celle de la déclaration de Monseigneur Olivier Doeme, Evêque de Maiduguri au Nigéria, effectuée en 2015. L’année précédente, alors qu’il se trouvait dans sa chapelle devant le Saint sacrement entrain de réciter son chapelet, le Seigneur lui est apparu. Jésus lui a tendu une épée que le prélat a saisie ; elle s’est immédiatement transformée en chapelet. Alors le Seigneur, avant de disparaître lui répéta par trois fois : »Boko Haram s’en est allé ». En commentant cette vision, l’évêque précisa : « Je n’ai pas besoin d’un prophète pour me donner une explication. C’est très clair : c’est en priant le chapelet que nous pourrons chasser Boko Haram de notre diocèse… je vais encourager notre peuple à prier le chapelet. … et c’est exactement ce qui se produit maintenant. Dans la plupart des diocèses occupés par Boko Haram, les gens retrouvent leur liberté et retournent chez eux. On n’a pas besoin d’autres preuves pour confirmer que le message reçu du Seigneur est vrai » .En confirmation des déclarations de Mgr Doeme, une information en date 21 novembre nous apprend que le leader sanguinaire de Boko Haram, Aberbakar Shekan, serait encerclé avec ses partisans dans la forêt par les troupes armées nigériennes renforcées par le Cameroun. On parle de capture imminente ou de reddition. Si tel était le cas, ce serait un coup sérieux porté à Boko Haram, peut-être mortel. En effet, depuis 2 ans, une forte tension agitait les dirigeants terroristes : une partie s’affiliait à Daech, s’opposant ainsi à leur chef Shekan qui suivait une ligne djihadiste qui inclue des exactions même à l’encontre de la population musulmane. L’été dernier, il avait donc été écarté pour sa conduite trop brutale envers les musulmans et de plus accusé d’avoir réalisé des profits personnels. Il s’était donc écarté des buts de la secte Boko Haram qui étaient de lutter contre l’influence des chrétiens et plus largement de l’Occident et de l’état nigérian. Rappelons aussi que le nouveau président nigérian, Bukari, élu en Mai 2015 avait promis de lutter de toute ses forces contre la secte.


Un autre point d’inquiétude concerne la république démocratique du Conge avec son président Kabila. Ayant pris le pouvoir en 1996, puis exécuté deux mandats présidentiels, il ne peut en briguer un troisième… mais il veut rester au pouvoir. Déjà, des bruits de bottes de rebellions s’intensifient dans l’Est du pays (toujours en état de guerre endémique depuis plus de 20 ans), impliquant le Ruanda, le Burundi et en sous-main l’armée congolaise, alors que depuis deux ans, la terreur et les massacres avaient repris du service…

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QUELQUES NOUVELLES DE LA FRATERNITE CATHOLIQUE EURAFRICAINE

 

CAMEROUN

 

Voici la lettre du Père Amédée Njieche, prêtre que nous aidons depuis une dizaine d’année dans son ministère et aussi dans la construction de son église en voie de finition ainsi que de l’école paroissiale.

« Chers frères, amis et Bienfaiteurs,
Je voudrais par ces mots vous dire merci infiniment pour tout le soutien que vous ne cessiez de nous apporter pour nous soutenir dans notre ministère pastoral. Je vous en suis très reconnaissant pour tous les sacrifices que vous déployiez afin que tout homme en ce monde puisse trouver une place pour vivre et un chemin d’espérance.
Grâce à vos dons, nous avons amélioré des bâtiments des salles de classe de l’école paroissiale (Crépissage des mûrs, réfection de la toiture et du plancher de deux salles de classe et aussi la fabrication de quelques bancs…). Les intentions de Messes aident les prêtres qui se trouvent dans les paroisses pauvres et enclavées à acheter des objets de cultes pour les célébrations (les hosties, vin de messe, charbon, encens, bougies…).Parfois, ces honoraires de Messe nous aident à entretenir nos motocyclettes et la voiture pour le ministère pastoral sans oublier notre propre survie au quotidien. En vous remerciant pour tout ! De tout cœur, je souhaite à chacune et à chacun des membres de la fraternité catholique eurafricaine un très joyeux Noël et le meilleur de ce que vous désirez pour cette nouvelle année 2017 ! Que l’enfant de la crèche, que Marie et Joseph placent dans vos bras, soit votre joie et celle de vos familles en ce Noël 2016 ! 
Soyez toujours rassurés de nos humbles prières et que le Seigneur vous accorde son amour et sa paix ! »

 

SENEGAL

 

Décès de Marie-Alice
Souvenez-vous, il y a 3 ans, certains d’entre vous ont reçu un courrier demandant de financer les soins d’un cancer du sein d’une paroissienne du Père Albert Séné de Dakar. La générosité de ceux qui ont répondu avait permis le financement des chimios puis de l’opération d’ablation du sein. Marie Alice avait préféré ne pas fonder de foyer plutôt que d’épouser un mari qui n’était pas chrétien. Elle ne voulait ni de mari animiste, musulman et dans les deux cas acceptant la polygamie. Le fait de rester célibataire l’avait placé dans une situation précaire, rejetée par sa famille car considérée dans une situation de mauvaise vie. Elle vivait en faisant un peu de ménage et aussi de l’aide de la paroisse. Elle était donc sans ressource et indigente lors de sa maladie, aussi lui avons-nous procuré en plus une pension alimentaire. Après l’opération, une amélioration s’est fait sentir lentement et elle envisageait reprendre son travail dès qu’elle retrouverait la force physique nécessaire. Puis des migraines se sont développées de plus en plus fortes, jusqu’à ce qu’on lui diagnostique une tumeur au cerveau, conséquence d’une métastase de son cancer. Marie-Alice est donc retournée dans son village natal pour y décéder. Nous avons appris son décès l’été dernier. Que ses anciens bienfaiteurs n’hésitent pas à la prier, elle qui n’a pas hésité à vivre une vie très difficile pour rester fidèle à sa foi. Elle est maintenant dans le temps de la Récompense, dans la Joie du Seigneur.

 

Nous transcrivons également une partie de la lettre du Père Albert  qui nous surprend toujours par son dynamisme et ses engagements nombreux. Après avoir consacré sa paroisse au Cœur Immaculée de Marie, selon la demande de ND à Fatima ; nous envisageons avec lui une démarche analogue auprès de l’épiscopat pour étendre cette consécration à tout le pays, ce qui serait le meilleur rempart face à l’islam. Prions ND pour l’aboutissement de ce projet et qu’elle nous fasse surmonter les embûches qui déjà se profilent.

« L'aide que je reçois chaque année de la Fraternité me permet d'abord, en tant que curé d'une paroisse, de vivre avec mes collaborateurs vicaires et de financer notre travail pastoral. En effet, nous recevons une maigre subvention trimestrielle du Diocèse et devons-nous nous débrouiller avec ça pour vivre. Votre aide me permet donc d'arrondir les fins de mois. Elle nous permet également de nous déplacer pour les visites pastorales : messes dans les quartiers; à la prison; visite et communion des malades et personnes âgées et partage aussi avec les nombreux nécessiteux qui viennent nous voir tous les jours pour une aide en factures, ordonnances, repas à la maison ou frais de scolarité. 
Que l'Emmanuel qui nous est né nous apporte la paix et la joie, dans nos cœurs, dans nos pays et dans le monde et que cette année 2017 qui pointe à l'horizon soit remplie de bienfaits accordés par le Seigneur ! 
Noël est moins bien éclairé ici au Sénégal qu'en France mais nous sommes dans la joie. Que toutes ces lumières allumées dans vos villes prédisent des lendemains lumineux pour notre cher pays la France ! 
Je profite aussi de cette occasion solennelle pour vous dire encore MERCI pour tout ce que vous êtes pour moi : des frères et des amis fidèles sur qui je peux toujours compter. Que Dieu vous rende cent fois plus tout le bien que vous m'avez fait ! Merci encore pour la générosité de vos bienfaiteurs que nous remercions par la célébration de messes à leur intention et que Dieu vous garde ! »

 

Toujours en communion de prières.

Ces deux lettres parlent d’elles-mêmes et sont suffisamment significatives de notre action. (En publier plus ne reviendrait-il pas à se faire de l’autosatisfaction ?… )

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Rappel à nos bienfaiteurs ce que nous sommes :

 

Notre but : 

 

Notre fraternité se veut au service des chrétiens d’Afrique en commençant par soutenir les moyens d’évangélisation à travers certaines paroisses dont nous connaissons bien les mérites de leur pasteurs. Nous avons la pleine conscience que le développement de l’Afrique ne passera que par une christianisation de la société, à commencer par les œuvres sociales, comme ce fut le cas pour l’Europe au Moyen Âge. Nous avons aussi conscience que les prêtres ou curés de paroisse ciblés par nos services, en plus de leurs exigences apostoliques, ont le souci de la charité envers leurs paroissiens les plus démunies pour qu’ils ne restent pas sans secours. 

 

Les moyens : 

 

Nous sommes tous des bénévoles qui donnons de notre temps. Nous évitons le saupoudrage qui reviendrait à une dispersion d’action et entraînerait une inefficacité d’action.
Notre Fraternité fonctionne avec un minimum de frais se réduisant aux frais bancaires, à l’envoie de cette lettre de liaison et aux correspondances. Pour réduire les frais et épargner un peu les bénévoles, une seule lettre annuelle est envoyée (à quoi bon multiplier le même type d’information 2 ou 3 fois par an, si ce n’est pour nous rappeler alors à votre « bon cœur » ? cela commencerait à friser la démarche commerciales caritative dont nos boites à lettre regorgent). Grâce à internet, nous sommes en contact régulier avec nos correspondants africains. Depuis notre création, en 1988, nous avons toujours évité tout voyage vers Afrique car leur défraiements serait autant de moins à attribuer aux aides.

 

Le financement : 

 

Il provient uniquement des dons que nous recevons à la suite de l’unique appel annuel (pour éviter la multiplication des frais) et dont nous sommes comptables jusqu’au centime, évitant toute dépenses inutiles. Nous évitons de participer à toutes campagnes publicitaires qui font les beaux jours des publicistes qui nous assurent un certain pourcentage de rendement avec un fichier ciblé. Nous refusons ce genre de dévoiement. Cependant, plus que jamais, nous avons besoin de votre aide pour renouveler notre fichier qui vieillit  (lui aussi) et une publicité à nos frais dans une revue chrétienne grève assez fort le budget des aides. Aussi, si dans votre entourage proche, vous connaissez des personnes ayant les mêmes soucis apostoliques que nous, n’hésitez pas à nous faire connaître. A notre échelle, nous n’avons pas à rougir de nos réalisations face à certaines organisations chrétiennes qui fonctionnent avec quelques 50% de frais quand ce n’est pas plus.


Notre spiritualité : 

 

Elle est mariale et dans l’esprit du Père de Montfort. Notre mouvement est consacré à Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus et à Marie-clémentine Annuarite, religieuse et martyre (1960). Nous sommes aussi dans l’esprit de la Communion des Saints : les bienfaiteurs priant pour ceux qu’ils aident et les bénéficiaires aux intentions de leurs bienfaiteurs. Les prêtres célèbrent un certain nombre (plutôt… un grand nombre) de messes à l’intention de leurs bienfaiteurs (en faisant remarquer que nous ne sommes pas un organisme de « distribution » d’intentions de messes). De plus, les paroissiens participent régulièrement à des assemblées de prières pour les donateurs de la fraternité.



01/02/2020
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