Fraternité Catholique EurAfricaine

Fraternité Catholique EurAfricaine

LETTRE DE LIAISON - NOEL 2002

Chers amis et bienfaiteurs,

 

Depuis l’aube de la chrétienté, Noël fut synonyme de joie. Dans cette fête nous reconnaissons l’incarnation du Fils de Dieu, le Sauveur promis à nos premiers parents et qui va relever l’humanité pécheresse et la restaurer dans l’Amour du Père.
En Noël nous trouvons une grande fête mystique qui replace l’homme dans sa véritable dimension eschatologique. En se faisant homme, Dieu accepte à l’avance que son Fils, dans sa vie terrestre, prenne la place et la reconnaissance que nous voudrions bien lui donner pour sa Mission annoncée par les prophètes.
C’est ainsi que Jésus, homme parmi les hommes, a été aimé, admiré, rejeté, pourchassé, trahi et condamné à la mort la plus infamante avant de nous restaurer dans sa Résurrection victorieuse.
Alors, réjouissons-nous en Noël et partageons notre joie en famille mais aussi avec ceux qui sont oubliés, délaissés et avec les pauvres car Noël est aussi la fête de l’amour qui se donne et se partage, c’est la fête du cœur et non point celle du porte-monnaie et des cadeaux en tout genre débordant de la hotte du Père Noël. 
Quelle place laissons-nous aujourd’hui à Jésus dans notre vie et dans notre cœur en cette fin d’année ? ne serait-il pas nécessaire plus que jamais de nous recentrer sur la réalité et la beauté spirituelle de la Nativité et de contempler avec le ravissement d’une âme d’enfant, Marie et Joseph adorant l’Enfant-Jésus ?
Nous devons retrouver la simplicité de l’enfant qui sait qu’il reçoit tout du Père et redécouvrir la joie d’être aimé et de pouvoir aimer gratuitement. Tout est don, tout est grâce. Et ce qui manque le plus au monde actuel, c’est une âme d’enfant devant la crèche de Noël qui accepte cette nativité avec joie ; il lui manque cette reconnaissance pour ce don de Dieu fait à l’humanité et nous devrions tous être dans la joie de ceux qui reçoivent. 
« Dieu pouvait-il faire briller sur nous une grâce plus grande que celle-ci : de son Fils unique, il en fait un fils d’homme et en retour, il transforme les fils d’homme en fils de Dieu ? (St Augustin) ».
En se faisant homme, en prenant notre condition d’hommes, Jésus nous a rendus participants à sa divinité en nous rendant tous frères. Aussi, en tout homme, particulièrement en ceux qui souffrent et ceux qui ont faim devons-nous retrouver le visage caché du Seigneur.
Le président
Jean-Maurice Clercq

 

 

NOUVELLES D’AFRIQUE

 

LES ORGANISATIONS CARITATIVES

 

Les informations sur les ondes ont fait écho que les publicistes et les directeurs de « marketing » des organisations caritatives « doivent » faire leurs offensives au moment de Noël pour solliciter la générosité des français, cette période est la plus « payante » de l’année parce que les personnes sont alors plus sensibles à la misère. Vous avez tous pu constater la prolifération des sollicitations provenant d’œuvres les plus diverses à but humanitaires.
Notre Fraternité, qui n’avait jamais bénéficié de ce genre de conseil car elle ne fait pas appel aux organismes de marketing, avait choisi depuis sa création la période de Noël pour envoyer son bulletin car elle correspondait d’une part au début de l’année liturgique et surtout aussi parce que l’incarnation de Jésus est le signe visible qui nous a rendu tous frère dans le Christ, car alors « il n’y a plus ni riche ni pauvre, ni juif ni romain », ni noir, ni blanc, mais que des frères rachetés et unis par le sang de l’Agneau.

 

A PROPOS DES O.N.G.

 

Les ONG sont les « organisations non gouvernementales », c’est à dire les organismes humanitaires qui agissent dans le tiers monde. Elle tiennent souvent une bonne place dans les médias. Elles sont de plus en plus nombreuses et les plus importantes bénéficient de subventions de tous ordres pour œuvrer dans les situations de détresses parfois avec beaucoup de mérites. 
Cependant, malheureusement, il est à faire remarquer que les plus grosses se comportent comme des entreprises commerciales, en faisant appel à des publicistes et des spécialistes du marketing qui vont alors absorber entre 50 et 80% des dons collectés. Des petites associations à caractères d’aides humanitaires récoltent aussi des fonds pour réaliser en Afrique des petits projets bien précis (creusement d’un puits, achat d’un tracteur, matériels scolaires etc) mais certaines semblent plus soucieuses de faire plaisir à leurs membres fondateurs en leur finançant des voyages et des séjours plutôt que d’avoir un souci d’efficacité sans gaspillage.
Nous avons entendu aussi sur les ondes, il y a peu de temps, un membre responsable d’une ONG lancer un cri d’alarme à l’encontre de certaines ONG. La teneur des propos ne concernait pas l’exigence nécessaire d’une remise en ordre dans les ONG mais une mise en garde inspirée pas un ordre moral laïc imprégné des droits de l’homme à l’encontre des ONG de confessions chrétiennes que l’on accusait de prosélytisme religieux. Sans voiler ses mots, ce responsable incriminait et critiquait les organisations catholiques œuvrant en Afrique en particulier, avec beaucoup de mérites et d’efficacité, avec peu de moyen financiers et des bénévoles fort dévoués.
Nous pensons qu’il aurait été plus utile de relever des abus fréquents qui nous sont régulièrement signalés : sous couvert d’actions humanitaires bon nombre de responsables d’importantes ONG connues ne voyagent en avion qu’en « première classe et au champagne » et ne logent que dans des hôtels de luxe à destination, ne se rendant sur les lieux d’aides que pour le temps d’un strict minimum entre deux tours de piscine. D’autres profitent, après la « distributions de sacs de riz », de s’offrir des sensations fortes par virées en voitures 4x4 dans la brousse… d’ailleurs dans ces ONG, le bénévolat y est inconnu, on y est salarié et on n'y rentre que par parrainage ou cooptation, car les salaires y sont très attractifs… on est très loin du bénévolat des œuvres chrétiennes où l’on va donner un an ou deux de sa vie pour aider les plus pauvres. 
Pour notre part, à la Fraternité, nous évitons tous les gaspillages et les publications nombreuses et coûteuses pour réduire au strict minimum nos frais de fonctionnement. Nous avons toujours refusé d’accepter les voyages en Afrique sur les fonds de la Fraternité. Nous avons de très bons contacts sur place et parfois des amis ou des membres de la Fraternité profitent d’un voyage en Afrique pour aller rencontrer nos contacts et « voir » sur place.

 

Le SIDA

 

L’Afrique se trouve être le continent le plus touché par cette maladie. Cette maladie représente une catastrophe sans précédent.
Ainsi, par exemple, au Cameroun, en 1996, il était considéré, par les autorités nationales et locales, comme subversif de parler du SIDA pour ne pas affoler la population. Les autorisations d’information demandées par les aides sanitaires étaient toutes refusées. Ne disposant d’aucun moyen de dépistage, on avait jugé préférable que les malades restent dans l’ignorance de leur état. On entretenait des populations sciemment dans cette ignorance et ils attribuaient alors ces morts au paludisme. Selon des organisations médicales bien informées, les estimations officieuses proches de la réalité estiment que 25 à 30% de la population serait contaminé par le virus du VIH alors que les autorités affirment que l’épidémie ne concernerait que 7% !.
L’aspect dramatique de cette épidémie se caractérise par le fait que ce sont les jeunes de 20 à 45 ans qui sont actuellement les plus touchés à cause du mode de transmission sexuel prépondérant. La mort de l’épouse suit souvent celle du mari avec la présence problématique d’orphelins nombreux. C’est donc toute une partie des forces vives et actives qui disparaît et la vie économique en est touchée au plus profond. Des villages se déciment et il ne reste que peu de personnes pour cultiver les terres et assurer les récoltes, ce qui aggrave une famine endémique. Les hôpitaux deviennent encombrés de malades du Sida qui ne peuvent pas être traités, car une tri-thérapie coûte 10.000 euros par ans… et pendant ce temps, les autres infections (paludisme, tuberculoses, MST…) ne peuvent pas être prises en charge.
On entend souvent dire que si le Sida s’est rapidement étendu en Afrique, c’est à cause des mœurs des africains. Ceci reflète certainement une part de vérité pour la situation actuelle, mais on néglige de souligner la part de l’occident dans le développement exponentiel initial de la maladie par les campagnes de vaccination où l’infirmier local vaccinait tout un village avec la même aiguille, propageant ainsi la contamination au VIH. La première carte du l’apparition du Sida suit les campagnes de vaccination contre la polio en Afrique du sud. Ceci explique pourquoi, après le sommet de Pretoria, les pays africains ont pu obtenir des « conditions » pour obtenir des médicaments à moindre coût.
L’éducation pourrait être un moyen efficace de sortir les pays d’Afrique noire du bourbier dans lequel ils s’enlisent depuis des années. Malheureusement, le PIB se situe aux alentours de 400 euros par an et l’espérance de scolarisation des enfants africains reste très faible. Si il est de 15 ans pour les pays développés, il est de 2 ans au Niger ou au Mali. Ainsi les moyens pour assurer une éducation convenable sont 140 fois plus faibles en Afrique qu’en Europe alors que l’écart était 3 fois moins il y a 20 ans.

 

L’ISLAM EN FOLIE ?


Il y a islam et islam pourrait-on dire. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, on parle d’islam et d’islamisme, comme si l’islamisme était une sorte d’intégrisme musulman. En fait, le Coran enseigne une idéologie religieuse conquérante, mais à la différence de la religion catholique, par exemple, il n’y a pas, dans la religion musulmane, de hiérarchie monolithique avec une autorité suprême qui donne la clé d’interprétation des textes sacrés. Celui qui sait lire et interpréter le Coran parce qu’il a étudié dans une école coranique devient le chef religieux du village, mais pas pour celui autant du village voisin. On se trouve donc devant de multiples interprétations du Coran, des plus pacifiques aux plus belliqueuses comme celles qui présentent Dieu comme un dieu de guerre qui soutient la vengeance et la volonté de soumettre les autres. Retenons, pour la petite histoire, que l’islam, en Afrique du Nord était en pleine décomposition au moment de l’arrivée des armées françaises, à la fin du XIXème  siècle et que c’est l’administration française, fortement laïque et anticléricale de l’époque, qui avait réorganisé les écoles coraniques pour lutter contre l’influence grandissante des Pères Blancs du Cardinal La Vigerie et comme celle de la présence d’un Père Charles de Foucault.


SOUDAN

 

Dans l’indifférence presque totale, le régime islamique continue la persécution de la communauté chrétienne : massacres, esclavages ou enrôlements forcés dans l’armée. Mgr Cesare Mazzalari, du sud du pays dénonce une fois encore le régime qui affame la population en interdisant le survol du pays par les avions d’aides alimentaires.

 

NIGERIA

 

L’épisode concernant l’annulation de l’élection de miss monde serait rocambolesque si il n’avait été dramatique en provoquant des émeutes et la mort de 400 personnes et presque un millier de blessés parce qu’une journaliste locale avait osé dire que la beauté de ces candidates les aurait rendues digne d’être choisies pour femme par le prophète Mahomet. Ce fut l’émeute provoquée par les musulmans. Les états du nord du pays ont presque demandé leur indépendance face au sud du pays à majorité chrétienne et au président chrétien. Rappelons que dans le nord du pays les chrétiens souffrent de la persécution islamique (meutres, pillages, incendies d’églises) par l’application de la charia.

 

COTE D’IVOIRE

 

Ce pays avait été maintenu par le président Houphouët Boigny dans une unité relative malgré sa forte diversité ethnique et linguistique. Depuis sa mort le pays se désagrège à cause des différentes rivalités en lutte pour le pouvoir. Voilà 3 mois que la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une guerre civile sanglante. Actuellement 3 groupes insurrectionnels fortement armés et structurés se partagent le nord du pays à majorité musulmane, en réclamant l’indépendance face au sud catholique, avec peut-être l’espoir de conquérir le pays entier. Ces groupes armées sont composés pour parties d’éléments islamiques provenant des pays voisins qui les auraient armés. 
La Côte d’Ivoire comprend, en plus de sa population (11 millions d’habitants), une forte proportion de réfugiés et d’immigrés (35 à 40 %) installés dans le nord du pays composés de burkinabés (2.000.000) de maliens (800.000) de guinéens (200.000) et aussi un bon nombre d’émigrés provenant du Nigeria, du Congo, du Bénin.
A cette situation explosive, se rajoute la désagrégation du pouvoir. Le président actuel et contesté, Laurent Gbagbo, a été élu avec un peu plus de 50 % des suffrages exprimés par seulement 30 % des électeurs, ce qui a donné lieu à des émeutes violentes et sanglantes suivies de répressions et de purges dans l’armée. En septembre dernier, l’ancien président, renversé en 2000, a été assassiné avec sa famille par des éléments de gendarmerie fidèle au président Gbagbo. Le pays est devenu un fruit mûr pour les ambitions islamiques.



04/02/2020
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres